le projet + APPROFONDISSEMENTS + (deuxième phase 2005-2008) du projet du
“MOUVEMENT
DES JEUNES DES RUES”
DU GUATEMALA
PRIX VILLE DE FERRARE 2003
POUR LA DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME
DANS LE MONDE
“nous, les jeunes des rues,
nous avons beaucoup de rêves,
mais pour les réaliser,
nous avons besoin d’amitié”
(Marvin, 15 ans)
TABLE DES MATIERES
Présentation
1. Association promotrice du projet
2. Les jeunes des rues au Guatemala
3. Les premières années du Mouvement des jeunes des rues
4 Un bilan sommaire de la première phase du projet
5. Las étapes du processus de formation
6. Objectifs de la deuxième phase du projet
7. Les programmes et les services
8. Les devis
9. Documentation
PRESENTATION
La première phase du projet de “Mouvement des jeunes des rues”, subventionnée par l’Union Européenne, prendra fin le 31 octobre 2004. Les “réseaux d’amitié avec les filles et les garçons des rues, qui opèrent en Belgique et en Italie, n’ont pas de ressources suffisantes pour soutenir à elles seules ce projet. C’est pour susciter de nouvelles solidarités, pour trouver de nouvelles subventions que nous vous présentons notre projet pour la deuxième phase du Mouvement.
Comme il n’est pas facile de trouver une subvention qui couvre l’ensemble du projet, nous l’avons divisé en dix-huit programmes et services. Bien entendu, ils forment une unité organique et on ne peut réaliser un de ces programmes en l’absence de la plupart des autres programmes et services du Mouvement. C’est pourquoi nous demandons aux personnes et aux associations de soutenir l’ensemble du projet et de réserver aux institutions et aux organisations non gouvernementales le choix d’un programme ou service spécifique. Nous fournirons les informations supplémentaires pour compléter la demande de subvention en fonction des critères établis èar las Institutions et les ONG.
Ce n’est pas facile de planifier pour plusieurs années un projet complexe pour une population des jeunes des rues qui change continuellement en fonction de la situation économique et politique, de l’évolution du marché des drogues, de la progression du sida, de la répression aux mains de la police, de l’armée, des escadrons de la mort et de sectes religieuses. Le peuple des jeunes des rues est variable, fluctuant, il vit continuellement dans une condition d’urgence qui caractérise aussi le travail dans la rue. Un projet qui concerne els jeunes des rues doit nécessairement être réajusté chaque année.
Nous présenterons chaque année une évaluation de la réalisation des programmes et le bilan. Nous respectons scrupuleusement les contrats avec ceux qui nous financent et notre comptabilités est conforme aux lois du Guatemala et aux normes de l’Union Européenne.
Quand nous avons reçu en 2003 la nouvelle que l’Union Européenne avait accepté de financer notre projet, le Mouvement des jeunes des rues n’était encore qu'un rêve. Par contre, le projet que nous présentons aujourd’hui est l'aboutissement d’années de travail de beaucoup de jeunes des rues, d’éducatrices et d’éducateurs, de volontaires. Les programmes que nous présentons ont été élaborés par ceux qui y travaillent. Nous avons respecté la diversité des formulations, qui reflète la recherche incessante, l’effort de réfléchir sur l’action et de l’améliorer. Dans la phase de rédaction, nous n’avons pas voulu imposer une homogénéité artificielle à notre projet. C’est e résultat de l’effort collectif d’un groupe qui œuvre dans la rue, non l’exposé d’un bureau d’études.
Nous exprimons notre cordiale reconnaissance à toutes els personnes et organisations qui ont contribué à la construction du Mouvement, à l'Union Européenne, à l’ONG italienne “Terra Nuova”, aux réseaux d’amitié, à toutes les personnes qui nous ont offert leur amitié et ont permis à de nombreux jeunes des rues du Guatemala d’organiser leur Mouvement.
Le projet a été élaboré par
René Cordero, Lorena Hernandez, Mayra Carranza, Patty García, Oscar Morales, Alejandra Ípala, Rosa Saenz, Mario Reynoso, Carlos García, Billy Salguero, Wendy Franco, Denis Esquivel, Anabela Bautista, Marisol Diaz, Noemí Lopez, Yesenia Perez, Chiara Brunettti, Sofia Cricchio et le groupe de "Las Quetzalitas", Ofelia Rivas, Maria Poitán, Cirilo Yoc, Emanuele Tacchia, Fernando Penna, Cesar Hernandez, Carlos, Saravía, Gérard Lutte.
Il a été rédigé par Gérard Lutte gerardlutte@tin.it
et traduit de l’espagnol par Elise Serck,
ASSOCIATION PROMOTRICE DU PROJET
“MOVIMIENTO DE JÓVENES DE LA CALLE”, Association Civile Non Lucrative, inscrite dans le Registre Civil de la Capitale du Guatemala le13 juillet 1999, (Livre Y6P5, Folio Y54, Acte 199).
Président: Martín Balmaceda Santillana cauce@intelnet.net.gt
Vice-président: Cirilo Yoc
Trésorier et conseiller pédagogique: Saúl Isai Interiano Ramirez saulingua@corre.terra.com.gt
Secrétaire: Nelson Leonel Uz García nelsonuz@yahoo.com
Conseillers: Lorena del Carmen Hernandez Carranza, Cesar Daniel Hernandez Carranza, Carlos Leonel García Miranda, Julia Patricia Garcia Tobar, Fernando Penna Ramirez
Adresse: 13 calle, 2-41, Zona 1, Ciudad de Guatemala.
Téléphone: 505 2327425; e mail: mojoca@terra.com.gt
Les membres de l’association juridique sont en majorité des filles et des garçons des rues. Il y a aussi des travailleurs et des volontaires. L’Assemblée Générale approuve les programmes, les devis et bilans du Mouvement et élit un conseil d’administration de neuf personnes, jeunes des rues, travailleurs et volontaires.
Au niveau opérationnel nous trouvons:
- L’assemblée des jeunes des rues qui élit une équipe de coordination et discute les programmes, bilans et devis avant qu’ils ne soient présentés à l’assemblée Générale de l’association juridique ;
- L’équipe technique qui comprend les éducateurs et les éducatrices et qui est chargée avec l’équipe de coordination de réaliser les programmes et d’appliquer les décisions de l’Assemblée Générale. Lorsque le Mouvement sera arrivé à la phase d’autogestion. les éducateurs auront un rôle de conseiller.
- L’équipe d’administration s’occupe coordonne la recherche et la gestion des ressources, l’entretien de la maison et du matériel, la préparation des repas. Elle comprend un administrateur, un secrétaire et une cuisinière.
- Les instructeurs, les volontaires guatémaltèques et d’autres pays qui jouent un rôle important dans le Mouvement.
ASSOCIATIONS FONDEES POUR APPUYER LE MOUVEMENT
RETE DI AMICIZIA CON LE RAGAZZE E RAGAZZI DI STRADA, ONLUS
Adresse: piazza Certaldo, 3, I – 00146 Rome, Italie
Téléfax 39 06 55285543
E mail quetzalitas@tin.it; sitôt Web: www.amistrada.net
CCP n° 42561035, intestato a rete di amicizia con le ragazze e ragazzi di strada, onlus, piazza Certaldo 3, int. 31, 00146 ROMA.
RÉSEAU D’AMITIÉ AVEC LES FILLES ET LES GARCONS DES RUES
Adresse: rue du Monument, Ansart, Belgique
Téléphone 32 063 434449 e mail cdr.ansart@skynet.be
Coordinateurs: Jacqueline Englebert et André Wenkin.
2. LES JEUNES DES RUES AU GUATEMALA
Les enfants, les jeunes des rues, personnes dépouillées de tout droit, à commencer par le droit à la vie, sont la métaphore de la société mondiale contemporaine dans l’ère de la globalisation néolibérale où triomphe le droit de la force brutale du marché, du profit. Dans cette dictature planétaire de l’argent, les droits des personnes et des peuples sont systématiquement bafoués
Mais les enfants et les jeunes des rues sont aussi la métaphore de la possibilité d’un monde différent parce qu’ils sont rebelles, non intégrés, parce qu’ils résistent et refusent les modèles dominants, parce qu’ils donnent plus d’importance a l’amitié et au partage qu’aux biens matériels.
En Amérique Latine, les filles et les garçons des rues sont les enfants de l’invasion espagnole, du capitalisme qui commençait à s’imposer avec des génocides et des rapines à la mesure de tout un continent. Dans les communautés indigènes il n’y avait pas d’enfants des rues, les orphelins étaient accueillis dans d’autres familles. Les enfants des rues naissent dans une société qui donne plus d’importance à l’argent et au pouvoir qu’aux personnes humaines.
Au Guatemala, le nombre des enfants des rues a augment de façon vertigineuse suite au génocide d’environ 200.000 personnes, perpétré dans les années 80 par l’armée et d’autres bandes criminelles, durant les dictatures des généraux Lucas García et Efraim Rios Montt. Cette guerre contre les pauvres a poussé près d’un million d’indigènes et de paysans pauvres à chercher un refuge dans les villes, particulièrement dans la capitale. Ils y ont construit des dizaines de bidonvilles qui entourent la métropole d’une ceinture de misère et s’insinuent jusqu’en plein centre dans les ravins remplis de baraques qui s’accrochent aux flancs instables de ces fissures volcaniques. Les pluies torrentielles, fréquentes durant l’hiver, ensevelissent sous la boue des dizaines de bicoques et leurs habitants. Le tremblement de terre de 1976 a effacé des milliers de personnes dans les ravins.
La misère croissante provoquée par l’économie néo-libérale a accentué l’exode des campagnes vers les villes et des dizaines d’autres bidonvilles ont surgi. C’est pour fuir ces lieux de violence et d’ennui que des milliers de filles et de garçons ont choisi de vivre dans les rues.
Les estimations du nombre des enfants des rues au Guatemala varient beaucoup – de 5.000 à 10.000 – qui vivent dans les villes, surtout dans la capitale du pays.
Les droits fondamentaux de ces personnes – le droit à la vie, au respect de la dignité de la personne, à la nourriture, à l’habitation, à la santé, à l’instruction, au travail et à la participation politique sont inexistants.
Les femmes subissent une plus grande violence et exploitation, elles subissent fréquemment des viols, elles contractent plus souvent des maladies vénériennes ou le sida, elles doivent vivre dans la rue des grossesses souvent non désirées et ont la charge d’un ou de plusieurs enfants. On leur vole les enfants ou la police s’en empare pour les confier, sur ordre d’un juge, à des institutions qui les donnent en adoption.
C’est pour aider les filles et les garçons des rues à s’organiser pour defender leurs droits et améliorer leurs conditions de vie, pour leur donner la possibilité de se former et d’assumer la responsabilité de leur organisation, pour soutenir ceux qui le veulent à sortir de la rue et à se réinsérer de façon digne dans la société qu’une assemblée de plus de quatre-vingt d’entre eux a décidé en 1996 de fonder le Mouvement des jeunes des rues.
3 LES PREMIERES ANNEES DU MOUVEMENT DES JEUNES DES RUES
Le projet d’un Mouvement autogéré des jeunes des rues a commencé à se former à partir d’une enquête réalisée en 1993 par Gérard Lutte, professeur de psychologie des enfants et des adolescents à l’Université “La Sapienza” de Rome, avec cinquante neuf filles et garçons de la capitale du Guatemala. Le récit qu’ils faisaient de leur existence permettait de constater que ces filles et ces garçons des rues ne restaient pas longtemps dans les foyers des institutions. Ils ne supportaient pas d’être soumis aux règles des adultes, de ne pas être maîtres de leur propre vie, d’être séparés de leur compagne ou de leur compagnon et de leurs enfants.
Il fallait partir de leur réalité: la rue avec ses valeurs – l’amitié et le partage – sans lesquels il est impossible de survivre dans un monde hostile. Le projet veut renforcer ces valeurs en accompagnant les filles et les garçons sur les sentiers de l’autogestion, de l’autodétermination et de l’amitié libératrice. On ne fait pas la charité parce que les aumônes humilient les personnes et entravent leur libération. Tout se gagne par l’effort, le travail personnel et communautaire
Le projet n’a pas été élaboré dans un bureau d’études, il s’est formé lentement dans des relations d’amitié avec les filles en se mettant à leur écoute, en essayant de les aider à réaliser leurs rêves. Au début. c’était une bourse d’étude ou de formation professionnelle, une subvention pour louer une chambre, l’achat d’instruments de travail. Aujourd’hui le premier groupe d’une dizaine de filles qui ont signé, en 1994 et 1995, un « contrat » où elles s’engageaient à vivre en dehors de la rue, à donner à leur enfant des conditions de vie meilleure, en échange d’un appui temporaire, se sont toutes réinsérées dans la société.
Mais cet objectif ne fut atteint qu’au terme d’un processus difficile, de longue durée, plein de “rechutes” comme elles disent, parfois de séjours en prison. Les filles des rues ont subi dans leur enfance abandons, sévices, viols, elles sont gravement blessées dans leur corps et dans leur âme, elles vivent dans l’insécurité, elles ont peu d’estime d’elles-mêmes, elles ont intériorisé les préjudices des gens pour qui elles ne sont pas des personnes humaines, seulement des déchets. Ce n’est pas facile pour elles de revendiquer leurs droits, de changer de vie sans l’appui d’un groupe. C’est ainsi qu’est née l’association « Les Quetzalitas » ou petites quetzals », nom que nous avons choisi parce que ce splendide oiseau tropical est symbole de liberté et, comme les filles des rues, il ne parvient pas à survivre en cage.
Mais ce premier groupe ne répondait qu’aux exigences d’un nombre restreint de filles qui voulaient sortir de la rue. Que faire pour toutes les autres et pour les garçons qui vivaient dans la rue? En parlant avec elles et avec eux, en essayant de trouver des solutions à leurs problèmes, ensemble nous avons compris qu’il fallait créer dans la rue une organisation, gérées par eux-mêmes, pour qu’ils puissent défendre leurs droits et améliorer leurs conditions de vie. Et finalement, en septembre 1996, plus de quatre-vingt filles et garçons de différents groupes, réunis en assemblée à Amatitlán, ont décidé à l’unanimité de former leur propre Mouvement. Ils se sont aussi prononcés sur les grandes lignes de l’organisation de ce Mouvement basée sur la démocratie de base avec l’assemblée générale pour les grandes décisions et formation d’une coordination avec des représentants de chaque groupe. Ils ont aussi parlé du programme à réaliser qui donnait une importance fondamentale à la formation, à l’école, à la formation professionnelles, à la recherche d’un travail et d’un logement.
C’était un beau rêve. Les filles et les garçons des rues purent commencer à le réaliser grâce à l’appui de personnes et d’associations, en Italie en premier lieu, en Belgique ensuite, qui ont partagé ce rêve de changement et d’amitié. Leur générosité nous a permis de collaborer avec la ONG italienne “Terra Nuova” qui a obtenu une subvention de l’Union Européenne pour l’achat d’une maison dans le centre de la ville et pour couvrir bonne partie des frais des cinq premières années. En 1997, nous avons pu engager les premiers travailleurs du Mouvement: Ana Luz Zamudio, Anabela Cordón, puis René Cordero et d’autres encore. Des volontaires du Guatemala et d’autres pays vinrent nous aider, en premier lieu Elena Franco, Maries Salazar, Patty de Block, Gabriele Peretti, Piero Nota.
Après des années d’efforts, de succès et d’échecs, d’espoirs et de découragements, nous sommes arrivées en août 2002, à la phase la gestion commune: maintenant toutes les décisions sont prises en collaboration par les jeunes des rues et les éducateurs. L’assemblée de toutes les filles et garçons des rues qui veulent participer est le lieu des grandes décisions. C’est elle qui a élu une coordination de sept filles et garçons qui travaille sur un pied d’égalité avec les éducateurs. En 2003, des élections complémentaires ont porté à neuf les membres de la coordination. Nous n’avons pas encore atteint l’objectif d’une autogestion complète où les jeunes prendront seuls les décision et où les adultes auront un rôle de conseiller.
En partant de la pratique, d’enquêtes et de recherches, nous élaborons une méthode éducative d’amitié libératrice centrée sur les personnes individuelles et les groupes des rues.
Nous examinerons dans le paragraphe suivant les résultats obtenus depuis la fondation du Mouvement. Mais dans la rue, rien n’est acquis de façon définitive, tout doit se conquérir jour après jour. Il suffit d’une rafle de la police ou d’une secte religieuse, d’une expédition des escadrons de la mort, d’un assassinat, de viols, d’un séjour en prison, d’une maladie qui oblige à dépenser tout l’argent qui servait pour un petit commerce, pour détruire en un instant le résultat de mois de travail. L’attrait des drogues, l’insécurité, le manque de confiance en soi-même, des difficultés dans els relations avec les autres, le manque de ressources suffisantes pour louer une chambre et acheter de quoi manger pour les enfants, peuvent pousser des jeunes qui vivaient hors de la rue depuis des mois à y retourner. Même celui ou celle qui a été élu à un poste de responsabilité peut se décourager et jeter l’éponge. D’autres essaient de sortir de la misère en émigrant clandestinement aux Etats-Unis. D’autres encore disparaissent happés par le sida. Notre Mouvement vit la précarité de la vie des pauvres dans le Tiers-Monde.
4. UN Bilan sommaire du projet
A la fin du projet financé par l’Union Européenne, nous élaborerons une évaluation systématique de sa réalisation. Pour l’instant, nous ne ferons que quelques réflexions qui permettront de se rendre compte non seulement des succès et des avancées mais également des faiblesses, des erreurs et des échecs. Nous pourrons ainsi constater que la majorité des objectifs furent atteints, même si certains ne le furent que partiellement.
4.1 L’autogestion du Mouvement
Comme nous l’avons déjà noté, l’objectif principal, l’autogestion du Mouvement par les jeunes eux-mêmes, n’est que partiellement atteint. Nous sommes arrivés à la phase de co-gestion où les jeunes, à travers des assemblées et de l’équipe coordinatrice élue, prennent toujours plus de décisions avec l’équipe technique des accompagnateurs et l’équipe administrative. Les jeunes manifestent une volonté claire de prendre la direction de leur Mouvement et leur participation a fait progresser de manière significative le Mouvement avec une augmentation du nombre de participants et des programmes entrepris.
Nous travaillons dans l’objectif d’atteindre une coordination des groupes de la rue. Toutefois cet objectif n’a jusqu’à présent pas été atteint.
4.2 Le travail dANS la rue
Nous arrivons à travailler avec la majorité des groupes de la rue de la capitale (Mercado San Martin, Parroquia, San Juan de Dios, Santuario, Concordia, 6ème avenue, Electra, Parc Central, la 18ème rue, Bolivar, Terminal, Linea), mais jusqu’à présent nous n’avons pas les ressources suffisantes pour entrer en contacte avec les groupes et associations des autres villes du Guatemala.
Le travail des rues s’est amélioré ces deux dernières années avec une meilleure programmation, il est devenu plus systématique, plus coordonné et plus orienté à la sensibilisation et à la conscientisation de chaque jeune et à la participation des groupes aux diverses initiatives.
Nous n’avons pas réussi à organiser un travail continu avec les « vétérans de la rue ». Ce groupe est composé de jeunes de plus de 25 ans qui ont déjà passé de nombreuses années dans la rue, et qui sont trop âgés pour les programmes de formation des adolescents et veulent seulement réaliser des projets personnels de survie dans la rue. Notre attention se concentre sur le travail avec les mères et leurs enfants.
4.3 La formation
Le contrat avec l’Union Européenne considérait le processus de formation et d’éducation permanente des jeunes et des accompagnateurs dans la perspective d’une éducation populaire libératrice comme aspect fondamental du projet.
Divers aspects de la formation intégrale (sexuelle, politique, spirituelle, ethnique,…) furent traités lors des rencontres de rue, et surtout lors des jours de formation dans la maison ainsi que lors de rencontres nationales et internationales, en collaboration notamment avec divers organismes et associations (CEPSE, CAUCE, CALDH, GAM, PROCURADORIA DE LOS JOVENES, CEFEP, MANTHOC DEL PERU, ASOCIACIONES NICARAGUENSES, JOC INTERNATIONAL, Facultés de psychologie de l’USAC (Guatemala), de la Landivar (Guatemala), de l’université « La Sapienza » de Rome (Italie).
4.4 L’éducation
Nous avons organisé, dans la maison du Mouvement, une ’école primaire en accord avec le PENAT (organisation reconnue par le Ministère de l’Education qui s’occupe d’alphabétiser els enfants et les adolescents qui travaillent dans les rues), ce qui nous permet d’attribuer des diplômes officiels. Seul une petite minorité des jeunes fréquentent ces cours et une dizaine d’entre eux fréquentent l’école secondaire. Un garçon s’est inscrit à l’université et d’autres jeunes veulent suivre son exemple.
Il reste beaucoup à faire afin que tous les jeunes de la rue aient un diplôme de l’école moyenne (ce qui est notre objectif principal. Ce n’est pas facile pour les jeunes de la rue d’inclure des études sérieuses dans leur projet de vie et de s’habituer à la discipline de l’étude. Il faut parfois des années de formation avant qu’un jeune de la rue ne se décide lui-même à étudier par intime conviction.
4.5 La formation professionnelle
En 2003, on a inauguré quatre ateliers de formation professionnelle dans la maison du Mouvement : confection, boulangerie et pâtisserie, menuiserie et reliure artistique. Il y a aussi quelques jeunes qui suivent en dehors de la maison une formation professionnelle.
4.6 La formation des accompagnateurs et des jeunes adhérents du Mouvement
Vingt personnes ont suivi le cours du CEFEP pour obtenir le diplôme d’éducateur populaire, donné par l’Université San Carlos, en novembre 2003. Dix d’entre eux (sept jeunes et trois accompagnateurs) ont obtenu le diplôme d’éducateur populaire.
Les éducateurs et les jeunes qui sont membres du Mouvement participent à des rencontres et à des séminaires ou des cours organisés par notre association et par d’autres organisations ou les universités sur différents sujets : l’amitié libératrice, le protagonisme des adolescents, le processus de conscientisation, la toxicomanie, la santé mentale, l’estime de soi, ou l’administration.
4.7 L’alimentation
Les jeunes qui participent aux activités ont droit à un déjeuner et au dîner. Mais nous ne pouvons pas encore garantir aux membres du Mouvement la nourriture de chaque jour, ce qui leur éviterait de s’en procurer par des moyens illégaux.
4.8 La santé physique
Le service national de santé fonctionne très mal au Guatemala et les jeunes des rues n’ont pas d’assurance maladies. Pour remédier à ces graves déficiences, nous collaborons en ce qui concerne la santé sexuelle et reproductive, la prévention des maladies vénériennes et la prévention sida avec APROFAN (organisation guatémaltèque qui s’occupe de ces problèmes) et pour les autres problèmes de santé avec « Médecins sans Frontières ». Nos moyens sont insuffisants pour couvrir les frais des médicaments, et les interventions chirurgicales sérieuses ainsi que les soins dentaires.
4.9 La santé mentale
Jusqu’à présent nous sommes parvenus à faire fonctionner un service permanent de santé mentale, ce qui est indispensable pour atteindre nos objectifs. En 2002, nous avons fait un premier essai d’appui psychologique avec un professeur de l’université San Carlos et des stagiaires de l’université de Rome supervisés par un professeur de leur université. Nous avons récemment signé un accord avec l’université « Landivar » pour ouvrir dans la maison un service psychologique pour les groupes et les personnes du Mouvement.
4.10 La réinsertion sociale
Parmi les nombreuses centaines de jeunes qui, depuis 1994, firent partie des Quetzalitas ou qui fréquentèrent le Mouvement pour le moins durant quelques mois, plus de cent vivent actuellement hors de la rue. Nous n’attribuons pas au Mouvement le mérite des ces réintégrations dans la société qui sont d’abord le fruit d’une décision personnelle de chaque jeune. Mais ils nous disent que le Mouvement les a aidé dans leur processus de changement de vie.
Mais cet aspect de notre travail reste laisse à désirer pour différents motifs qui découlent trop souvent de la misère dans laquelle vit la majorité du peuple guatémaltèque et d’un manque de politique de logement [lc2]et d’emploi du gouvernement. Les chambres coûtent chers et sont généralement insalubres, les emplois sont rares et mal payés, à tel point qu’il est plus facile de vivre dans la rue qu’en dehors.
L’échec de la réinsertion provient parfois d’un manque d’appui psychologique dans le difficile processus d’abandon du groupe de la rue.
Il serait nécessaire d’ouvrir une maison de transition entre la vie de la rue et la vie autonome, offrir un appui psychologique adéquat, former un réseau de solidarité pour donner du travail à ceux qui sortent de la rue et chercher des moyens pour construire des maisons décentes avec des emprunts accessibles.
4.11 Le soutien aux femmes
Une vingtaine de jeunes femmes, sorties de la rue, continuent à faire partie du Mouvement et participent au groupe de d’appui mutuel, « Les Quetzalitas », qui offre une formation sur les droits et les problèmes des femmes, sur l’éducation des enfants, un appui psychologique, une aide à celles qui ont des difficultés et sont tentées de retourner à vivre dans la rue. Les enfants de ces jeunes femmes, une quarantaine, participent à des activités organisées pour eux quand leurs mères se retrouvent dans la maison du Mouvement. e groupe fonctionne avec une bonne autonomie.
Les femmes qui vivent dans la rue ont des espaces de formation qui leur est réservé afin de les préparer à prendre soin de leurs enfants. Nous espérons que le service psychologique permettra un travail plus efficace pour les aider à faire respecter leur dignité de femmes.
Il est beaucoup plus difficile d’organiser la protection des femmes dans la rue contre la violence et les abus sexuels. Il serait nécessaire d’avoir une auberge, un refuge en cas d’urgence. Habituellement, les jeunes femmes des rues n’osent pas dénoncer à la police et les gardes privés qui abusent d’elles par peur de représailles. Un refuge leur permettrait de mieux se défendre.
4.12 La libération de la drogue
Nous avons exclu la thérapie comme méthode de libération de la dépendance de la drogue parce que nous sommes convaincus que les jeunes se libèrent en devenant protagonistes de leur propre changement. L’usage de la drogue n’est pas permis pendant les activités dans la rue et dans la maison. Nous avons supprimé la fouille à l’entrée dans la maison, pratique courante dans les associations qui s’occupent des jeunes des rues au Guatemala, choisissant ainsi de faire confiance aux jeunes du Mouvement.
Abolir l’usage de la drogue dans la rue est impossible et ces dernières années, la situation a empiré avec la vente du crack et de la cocaïne. Mais nous avons constaté une diminution progressive de l’usage de la drogue parmi les jeunes qui participent régulièrement aux activités de la maison jusqu’à un affranchissement complet quand ils se stabilisent dans la phase de réinsertion dans la société.
4.13 Les enfants des jeunes femmes de la rue
Nous aidons plus facilement les enfants des jeunes femmes qui sont sorties de la rue par la formation de leur mère, et par 38 adoptions à distance qui offrent, en plus d’un appui d’amitié, une petite aide financière pour fréquenter la garderie ou l'école. Pour les problèmes de santé, nous avons un accord avec une institution pédiatrique.
Nous tentons d’offrir les mêmes services aux enfants qui vivent avec leur mère dans la rue mais habituellement, les mères refusent d’envoyer leurs enfants à l’école, souvent par peur que les juges leur retirent leur enfant ou parce que leurs compagnons ne leur permettent pas de fréquenter le Mouvement.
4.14 communication et divulgation
Le projet approuvé par l’Union Européenne prévoyait la promotion de la libre expression des jeunes de rue dans des conférences de presse, articles dans des revues et journaux, programmes de radio et de télévision, théâtre et musique. Ces activités ont parfois été réalisées : un journal du Mouvement et des femmes a été publié, des articles dans la lettre d’information ainsi que sur le site internet du Réseau d’amitié (www.amistrada.net) mais il a manqué une programmation systématique et continue qui aurait nécessité plus de moyens et plus de personnes préparées.
4.15 L’intégration dans le Mouvement populaire national et internationale
Le Mouvement se reconnaît comme partie intégrante du Mouvement populaire national et international. Il participe aux manifestations pour la défense des droits de l’homme et des droits du peuple, comme la manifestation du premier mai. Le Mouvement est en relation avec les associations des droits de l’homme. Il communique et réalise des échanges avec des associations d’autres pays. Plus de moyens et la disponibilité de plus de personnes permettraient une communication plus fréquente avec ces associations qui s’unissent pour chercher une alternative humaine au projet de globalisation néo-libérale.
4.16 La collaboration avec les organisations gouvernementales et NON GOUVERNEMENTALES au Guatémala
Le Mouvement fait partie du « Forum de Protection à l’Enfance et à la Jeunesse de la Rue » qui coordonne les différentes associations qui travaillent avec la population des rues et les organisations gouvernementales comme le Bien-Etre Social, le Bureau du Procureur des Droits des Mineurs. L’apport du Mouvement, unique association représentée aussi par les jeunes, est de promouvoir le protagonisme des jeunes de la rue et les moyens alternatifs à l’institutionnalisation.
4.17 L’autonomie financière du Mouvement
Le contrat avec l’Union Européenne prévoit aussi qu’à la fin des cinq années du projet, le Mouvement sera devenu économiquement autonome. Nous n’avons pas atteint complètement cet objectif, parce qu’il est difficile qu’une association éducative puisse devenir totalement autonome. Mais la diffusion du Réseau d’Amitié au Guatemala, en Italie et en Belgique nous permet de faire face à une partie importante des dépenses.
4.18 Conclusion
Au terme de ce bilan, il nous semble que les aspects positifs sont plus importants que les aspects négatifs, malgré la détérioration constante de la situation économique, sociale et politique du Guatemala ces cinq dernières années. Les jeunes des rues s’identifient avec leur Mouvement, ils participent à la gestion, ils veulent arriver le plus tôt possible à la phase d’autogestion. L’équipe d’accompagnateurs est bien préparée et motivée. Nous sommes conscients de nos faiblesses et de nos erreurs. Nous sommes en train d’élaborer une pédagogie de l’amitié libératrice et nous pensons pouvoir progresser dans la réalisation de notre projet. Mais nous avons encore besoin de l’aide internationale.
5. PLAN GENERAL DE TRAVAIL: LES SIX ETAPES DU PROCESSUS DE CONSCIENTISATION ET DE FORMATION
Afin de permettre de comprendre l’intégration des divers programmes en une planification globale, nous présentons les étapes de notre projet éducatif à l’état actuel de notre travail.
5.1 Première étape: CONSTRUCTION DU MOUVEMENT GRACE AUX RELATIONS D’AMITIE DANS LA RUE
Ce n’est qu’après la prise de contact avec les jeunes des différents groupes de la rue, un nombre suffisant de rencontres pour nouer avec eux des relations de confiance, que commence le travail de sensibilisation, conscientisation de chaque personne et des groupes.
Les droits des jeunes qui participent régulièrement aux activités du Mouvement dans la rue sont:
- Participation aux décisions du groupe;
- Un repas léger après les activités
- Participation aux activités récréatives et sportives;
- Soins de santé mentale et physique et assistance légale.
Devoirs:
- Participation active et régulière aux activités décidées en groupe;
- Acceptation des décisions du groupe;
- Non-usage de drogues durant les activités;
- Respect et amitié avec les autres.
Conditions d’admission à la seconde étape:
- Avoir participé à une moyenne de 10 rencontres dans la rue;
- Connaître les objectifs du Mouvement;
- Savoir ce qui se fait dans la maison du Mouvement, ainsi que les règles de participation;
- Faire une demande verbale pour rentrer dans la maison.
5.2 Seconde étape: INITIATION DANS LA MAISON DE L’AMITIE
Deux jours par semaine, les jeunes qui entrent dans la maison de l’amitié vont expérimenter une vie différente de celle qui se déroule dans la rue. Ils soignent leur hygiène en se douchant et en lavant leurs vêtements. Ils reçoivent deux repas par jour et vivent une bonne partie de leur journée sans faire usage des drogues. Ils participent au nettoyage et à l’entretien de la maison. Ils doivent respecter un horaire et participer aux différentes activités physiques, expressives et manuelles. Cela leur permet de découvrir de nouveaux intérêts, de mieux comprendre le Mouvement, de prendre des décisions en assemblée, d’apprendre à créer des relations sans violence, à respecter les autres, spécialement les femmes et à connaître la joie de l’amitié avec ses compagnes et compagnons du Mouvement et les accompagnateurs.
Droits:
- Soin de son hygiène personnelle (se doucher, laver ses vêtements);
- Deux repas par jour ;
- Utilisation des services de santé mentale, physique et d’assistance légale;
- Participation aux débats et décisions des assemblées ;
- Participation aux assemblées générales du Mouvement, avec droit de parole, mais pas de vote.
Devoirs:
- Attitude d’amitié, de respect et de solidarité avec les autres;
- Participation aux activités et tâches (nettoyage de la maison, de la vaisselle, etc.) de manière active et responsable;
- Respect et maintien de la maison, des meubles et de l’équipement du Mouvement.
Cette étape dure de trois à six mois. Ensuite, s’ils remplissent les conditions suivantes, les jeunes peuvent entamer la troisième étape:
- Participer de manière régulière et responsable aux activités pendant au moins trois mois. Durant cette période, l’équipe de cogestion évaluera de manière régulière son évolution en dialoguant avec lui ;
- Connaître ce que signifie devenir membre du Mouvement ;
- Faire une demande écrite pour entrer dans l’étape de formation des membres du Mouvement ;
- Etre accepté par l’assemblée du groupe de formation des hommes ou des femmes.
- Signer un contrat où sont indiqués les droits et les devoirs de la troisième étape.
5.3 Troisième étape: FORMATION DES MEMBRES DU MOUVEMENT
L’objectif principal de la troisième étape est de former les jeunes qui ont décidé de devenir membres du Mouvement en participant à trois programmes: formation, éducation et apprentissage d’un métier. Avant d’entrer dans les programmes d’éducation et d’apprentissage ‘un métier, les candidats participent uniquement au programme de formation durant deux mois. S’ils le font de manière régulière et responsable, ils peuvent alors rentrer dans les programmes d’éducation et de qualification. Les programmes de formation sont différents pour les filles et les garçons (tous les autres sont mixtes) pour mieux répondre aux exigences des uns et des autres
5.4 Quatrième étape: LES MEMBRES DU MOUVEMENT
La quatrième étape est la dernière phase de la formation des jeunes de la rue, phase durant laquelle ils sont responsables du Mouvement et de leur propre vie.
Droits:
- Avoir une carte de membre du Mouvement;
- deux repas par jour, même quand il n’y a pas d’activités organisées;
- Etre élu dans l’équipe de coordination;
- Participer aux activités de production;
- Entrée libre dans la maison quand elle est ouverte;
- Participer à toutes les activités de formation des éducateurs
Devoirs:
- Devenir responsable du Mouvement;
- Participer aux cours d ?éducation populaire;
- Participer à des échanges avec d’autres associations;
- Apprendre à mieux dominer l’usage de la drogue;
- Trouver des moyens légaux de subsistance ;
- Participer au travail du Mouvement dans la rue.
5.5 Cinquième étape: VIVRE EN DEHORS DE LA RUE
Le Mouvement soutient les jeunes qui veulent sortir de la rue. Une phase de transition de trois mois est parfois nécessaire. Pendant cette période, les jeunes reçoivent un soutien psychologique et financier.
A la fin du programme de réinsertion, les jeunes filles peuvent entrer dans le programme de “Las Quetzalitas” et les garçons dans celui de “Nueva Generación”
Droits:
- Bourse d’étude ou de qualification professionnelle;
- Participation à des ateliers de qualification;
- Soutien psychologique, individuel ou en groupe.
Devoirs:
- Vivre en dehors de la rue;
- Non-usage de drogues;
- Ne pas participer à des activités illégales;
- Avoir un travail;
- Avoir un logement;
- Bien éduquer ses enfants.
5.6 Sixième étape: LES ENFANTS DES JEUNES QUI SONT SORTIS DE LA RUE
Les enfants ont une place importante dans notre projet parce qu’ils sont les moins protégés et les plus faibles. Le Mouvement essaye d’aider les enfants afin que le cercle vicieux qui conduit à la rue soit brisé. C’est très important d’empêcher que des familles et générations de la rue se forment. Nous essayons donc de leur éviter de vivre des expériences — comme la misère extrême, la violence, les abus sexuels, la manque d’éducation — qui poussent souvent les jeunes à la rue.
Droits:
- Formation des parents;
- Soutien psychologique, individuel ou en groupe, des parents et des enfants;
- Bourse ou parrainages afin de couvrir les coûts de garderie ou d’école.
Devoirs:
- Les mères doivent participer au groupe de “Quetzalitas” et les pères à celui de « Nueva Generación » ou faire partie de l’équipe de coordination..
1 – Le renforcement du Mouvement des jeunes de la rue, dirigé par eux-mêmes pour qu’ils puissent défendre leurs droits, trouver des solutions à leurs problèmes, améliorer la qualité de leur vie et contribuer à bâtir une société nationale et mondiale plus juste et fraternelle. Arriver le plus tôt possible à la phase d’autogestion.
2 - Accompagner les garçons et les filles dans leur processus de formation intégrale, scolaire, professionnelle et personnelle.
3 - S’intégrer de manière créative dans – et contribuer à former – le Mouvement juvénile et populaire au niveau national et international afin de construire une société nationale et mondiale plus juste et fraternelle
4 – Soutenir les jeunes qui veulent sortir de la rue, dans leur recherche d’un logement et d’un travail, ainsi que dans la réalisation de leur projet de vie.
5 – Renforcer les groupes d’entraide de filles sorties de la rue (“Quetzalitas”) et des garçons dans la même situation (“Nueva Generación”).
6 – Soutenir le processus éducatif des enfants des filles qui vivent encore dans la rue ou qui en sont sorties.
7 – Programmer et réaliser toutes les activités de manière à ce que l’amitié libératrice devienne la caractéristique spécifique du Mouvement dans ses finalités, méthodes et moyens d’établir des relations avec les partenaires du Mouvement ainsi que toutes les personnes et associations.
8 – Approfondir l’identité de genre, la libération des femmes et des hommes dans des relations de parité et de respect, et dans la lutte contre le machisme et toute forme de domination et de violence.
9 – Etendre et valoriser plus le travail des volontaires.
10 – Trouver des ressources pour le Mouvement au Guatemala.
Afin d’atteindre ces objectifs, notre travail est articulé dans différents programmes et secteurs de travail.
7 PROGRAMMES ET SERVICES
Dans ce 7e point nous décrivons les différents programmes et services qui sont actuellement exécutés ou que nous désirons lancer dans le futur. Nous les présentons en suivant l’ordre des six étapes de formation. Nous décrirons ensuite les services qui sont nécessaires à la réalisation des programmes.
Première étape: le Mouvement se construit dans la rue
7.1 PROGRAMME 1: LE TRAVAIL DANS LA RUE
7.1.1 OBJECTIFS DU PROGRAMME:
7.1.2 SECTEURS DE TRAVAIL
7.1.3 METHODOLOGIE (ACTIVITES PROGRAMMEES POUR ATTEINDRE LES OBJECTIFS).
1. au niveau individuel:
- dialogue, écoute pour apprendre à connaître chaque jeune, son histoire, ses rêves, et établir avec lui/elle une relation d’amitié
2. au niveau du groupe:
- des assemblées pour prendre des décisions concernant le programme des activités et la manière d’améliorer leurs conditions de vie et de défendre leurs droits
- analyser les problèmes que vivent les jeunes à l’aide de discussions, de spectacles de marionnettes, du théâtre, du dessin, de la peinture etc.
- des actions pour améliorer leur hygiène personnelle et l’environnement dans lequel ils vivent
- des activités récréatives et sportives
- la recherche régulière des nouveaux groupes qui se forment dans les rues.
- des visites pendant la nuit et le petit matin pour trouver plus de jeunes
3 au niveau de plusieurs groupes:
- essayer de constituer une coordination de la rue avec les groupes qui l’acceptent, pour organiser des activités communes avec plusieurs groupes
- -“expocalle”: expositions de peinture, d’artisanat, etc. dans une place centrale de la capitale
- -festival de chant et de théâtre
- revendications collectives par rapport aux droits, communiqués, lettres, conférences de presse, bulletin de rue,...
4 travaux avec les mères et enfants de la rue
- entretiens avec les parents sur la santé, les relations mère enfants, les relations de couple
- jeux et activités avec les enfants
- excursions et activités avec les “quetzalitas” pour que les jeunes femmes des rues soient en contact avec des mères qui sont sorties de la rue, afin qu’elle puissent savoir comment ces dernières ont atteint cet objectif
7.1.4 POPULATION QUI PARTICIPE AU PROGRAMME
Dans la première phase du projet, le Mouvement a travaillé avec tous les groupes connus de la capitale, en s’adaptant aux changements continus de la population de la rue. En 2003, nous travaillions avec neuf groupes, qui comptaient approximativement 250 jeunes.
Notre but, après avoir consolidé le Mouvement dans la capitale et formé des jeunes capables d’assumer cette tâche, est d’étendre le Mouvement à d’autres villes du Guatemala.
7.1.5 CRITERES D’EVALUATION
1. Nombre de jeunes qui entrent dans la seconde phase
Seconde étape: initiation dans la maison de l’amitié
7.2 PROGRAMME 2: INITIATION DANS LA MAISON DE L’AMITIE
7.2.1 OBJECTIFS DU PROGRAMME
7.2.2 METHODOLOGIE:
1.- activités d’expression: dessin, peinture, théâtre, gymnastique, sport.
2.- activités d’initiation à l’apprentissage d’un métier: pâtisserie, menuiserie etc.
3.- assemblées pour décider des programmes, planifications, évaluations des activités etc.
4.- débats sur les objectifs, les activités, la vie du Mouvement et sur leurs problèmes de vie.
5.- évaluation de leur participation pour accepter leur candidature à la troisième étape
6.- avec les enfants: jeux formatifs pour stimuler les sens; avec les mères: activités manuelles et entretiens sur leurs problèmes de vie et l’éducation de leurs enfants.
7.2.3 POPULATION QUI PARTICIPE AU PROGRAMME
- tous les jeunes qui font la demande d’entrer dans la maison du Mouvement après avoir participé aux activités des rues. En estimant à 10 %, l’augmentation des jeunes par année, la moyenne serait d’une centaine en 2005.
7.2.4 CRITERES D’EVALUATION
1. Nombre de jeunes qui passent à la troisième étape
2. Nombre d’enfants de la rue qui fréquentent la garderie
Troisième étape: formation des membres du Mouvement
7.3 PROGRAMME 3 FORMATION DES FEMMES
7.4 PROGRAMME 4 FORMATION DES HOMMES
7.3/4.1 OBJECTIFS DES PROGRAMMES:
1- préparer les jeunes à devenir membres du Mouvement (4ième étape) à travers une formation intégrale.
2- qu’ils se motivent et se préparent à pouvoir participer de manière stable à l’éducation formelle et à l’apprentissage d’un métier
3- qu’ils participent à un travail psychologique de groupe, qui favorise la libération des obstacles a leur développement humain (voir programme 13: service psychologique)
4- les motiver à élaborer un projet de vie
5- leur fournir une formation intégrale (éducation sexuelle, formation politique, formation spirituelle de libération, formation à la maternité et la paternité responsable, formation à la santé physique et mentale)
6-faciliter la compréhension de l’identité de gendre, éduquer au respecter des femmes, à la libération par rapport au machisme et aux autres formes de violence.
7- promouvoir l’expression artistique (peinture, dessin, musique, chant, marionnettes, ateliers manuels, clowns, théâtre) afin qu’ils puissent exprimer leurs problèmes et manifester leurs intérêts et leurs capacités
7.3/4.2 SECTEURS DE TRAVAIL
Ce programme de formation est le seul dans lequel les filles et les garçons sont séparés, pour pouvoir aborder la problématique de genre avec une plus grande liberté.
7.3/4.3 METHODOLOGIE
1- participation aux assemblées du Mouvement et du groupe de formation de femmes ou des hommes, afin de débattre et de prendre des décisions qui concernent le Mouvement : acceptation de nouveaux membres, élaboration de programmes, règles de vie communautaire etc.
2- débats à partir des expériences de vie des jeunes
3- rencontres et activité avec différents groupes des rues
4- rencontres sportives et de détente entre groupes
5- retraites spirituelles
6- ateliers d’expression artistique
7- rencontres de thérapie groupale
7.3/4.4 POPULATION QUI PARTICIPE AU PROGRAMME
Nous espérons qu’en 2005, 20 filles et 20 garçons seront intégrés dans les équipes de formation
7.3/4.5 CRITERES D’EVALUATION
1 – nombre de jeunes qui Etudient ou suivent un cours d’apprentissage d’un métier et qui deviennent membres du Mouvement (4ième étape)
2 - amélioration des relations dans chaque groupe: observation et perception subjective d’une diminution des tensions et des conflits, d’une augmentation de la solidarité et de la compréhension
3 - augmentation de la participation dans les interventions au cours des débats, propositions, initiatives
4 - progrès dans la connaissance des thèmes étudiés
7.5 PROGRAMME 5 EDUCATION
7.5.1 OBJECTIFS
1- dispenser une éducation formelle aux jeunes pour qu’ils complètent leur éducation primaire ou secondaire
2- réussir l’insertion des jeunes dans des les écoles et dans l’université
3- réussir à faire participer les jeunes dans des activités de lecture
4- réussir l’intégration des jeunes dans des activités de soutien éducatif pour la maison ou dans la rue
7.5.2 SECTEURS DE TRAVAIL
1- activités de motivation dans la rue (calcul simple, initiation à l’alphabétisation)
2- alphabétisation dans la maison pour les jeunes des 3ième et 4ième étapes
3- études dans les écoles pour les jeunes de la cinquième étape
7.5.3 METHODOLOGIE
1- Fournir des espaces de rencontre dans la rue qui incitent à participer à l’éducation dans le centre
2- Mettre en œuvre des activités éducatives dans la maison du Mouvement au moins trois fois par semaine
3- Octroyer des bourses pour permettre l’étude dans les écoles
4- Nouer des contacts avec des associations culturelles pour faciliter la participation à des événements qui renforcent l’intérêt artistique
5- Organiser le service de bibliothèque
6- Publier des revues et la publication d’histoires de vie des jeunes de la rue
7- Assurer le suivi des jeunes qui étudient dans les écoles secondaires et à l’université
8- Utiliser la méthodologie participative, en partant des nécessités et ides problèmes des jeunes
9- Promouvoir l’autoformation de manière à ce que chacun établisse les paramètres qui lui permettront de gérer son rythme de formation
10- Produire collectivement des événements culturels
7.5. POPULATION QUI PARTICIPE AU PROGRAMME
1 – Alphabétisation dans la rue : au moins, 100
2 – Ecole dans la maison : 20-25
3 – Ecoles externes et université : environ 15 personnes.
7.5.4 CRITERES D’EVALUATION
1 Nombre de jeunes qui participent aux activités éducatives de rue
2 Nombre de jeunes qui s’intègrent dans les espaces éducatifs de la maison
3 Nombre de jeunes qui obtiennent un diplôme d’étude
4 Nombre de jeunes qui participent aux diverses activités culturelles
5 Nombre de jeunes qui étudient dans des écoles et à l’université
7.6. Programme 6 : APPRENTISSAGE D’UN METIER
7.6.1 OBJECTIFS
1. Apprendre un métier dans un atelier dans la maison ou à l’extérieur.
2. Se préparer pour une réinsertion dans le milieu professionnel
3. Pouvoir faire face au coût de la formation avec la vente de ses propres produits
4. Mettre en place aussi des ateliers de courte durée (reliure, broderie, etc.,..)
7.6.2 SECTEURS DE TRAVAIL
1. Psychologique : pouvoir donner une motivation pour le travail formel
2. Organisationnel : systématisation du processus d’apprentissage (contrats, normes, formes de paiements)
3. Avoir un contrôle des présences, des buts atteints et des indicateurs
4. Préparer pour le travail en équipe
5. Productif
6. Faire une étude du marché et des différentes stratégies de vente
7. La fabrication de produits de qualité
8. Contacts avec d’autres organismes ou ONG, pour ainsi pouvoir partager des expériences dans le processus de formation, ou tout simplement pour la vente de ses produits.
7.6.3 ACTIVITES
Pendant l’année 2003, nous avons ouvert les ateliers de : menuiserie, couture, boulangerie et pâtisserie, avec des instructeurs spécialisés ainsi qu’un atelier de reliure pou une période plus courte.
Tous ces ateliers sont accessibles aux jeunes de la deuxième étape du processus pour qu’ils puissent ainsi découvrir leurs intérêts et leurs capacités ets jeunes de la troisième et quatrième étapes pour l’apprentissage d’un métier.
Dans chaque atelier il y a :
- un contrôle des présences et des paiements
- un coordinateur
- une rédaction de contrats, normes et paiements pour chaque jeune
Dans tous les ateliers il doit y avoir :
- un échantillon et un catalogue avec tous les produits élaborés
- des contacts avec les ONG étrangères et nationaux pour promouvoir la vente de ses produits et la capacitation de ses membres.
7.6. POPULATION QUI PARTICIPE AU PROGRAMME
20-25 en 2005 avec augmentation de 20% les années suivantes
7.6.5 INDICATEURS
7.7 PROGRAMME 7 : FORMATION DANS LA PEDAGOGIE DE LA LIBERATION ET DANS LA GESTION DU MOUVEMENT
7.7.1 : OBJECTIFS
7.7.2 : SECTEURS DE FORMATION
- Sciences de l’éducation
- Amitié libératrice
- Psychologie des filles, garçons et des jeunes adolescents
- Méthodologie de la recherche participative
- Principes de base de la comptabilité et de la gestion des associations
- Elaboration de projets.
7.7.3 : METHODOLOGIE
7.7.4. POPULATION QUI PARTICIPE AU PROGRAMME
1. Accompagnateurs (trices) : 9 personnes
2. Jeunes de la coordination : 9
3. Autres jeunes de la quatrième étape : 15 environ
4. « Quetzalitas » et membres de la nouvelle génération : 25-30
7.8. PROGRAMME 8 : RELATIONS ET COMMUNICATION
7.8.1. OBJECTIFS
7.8.2 SECTEURS DE TRAVAIL
7.8.3 METHODOLOGIE
7.8.4. INDICATEURS
7.9 PROGRAMME 9 : LA REINSERTION
7.9.1. AUBERGE DE TRANSITION (projet non encore expérimenté)
1. OBJECTIFS
1. Apprendre à vivre dans une maison, à gérer son autonomie : préparer à manger, payer les dépenses d’eau, de gaz, d’électricité, le loyer.
2. Trouver un travail qui puisse permettre de gagner suffisamment pour pouvoir mener une vie autonome.
2. METHODOLOGIE
Responsables de la maison : deux personnes, de préférence un couple qui a lui-même élevé des enfants, qui puisse orienter les jeunes.
Note : une chambre de la maison sera réservée comme refuge temporaire pour les jeunes femmes enceintes, pour les jeunes menacés ou en situation de violence, pour de graves problèmes de santé, etc.…
3. NOMBRE DE JEUNES qui participent
On estime entre 15 et 20 le nombre de jeunes qui peuvent participer à cette expérience.
4. INDICATEUR
Proportion de jeunes qui sont capables d’une vie responsable en-dehors de la rue.
7.9.2. LE LOGEMENT
1. OBJECTIFS
1. Aider les jeunes qui veulent sortir de la rue à louer, acheter, ou construire une maison.
2. Offrir un appui moral et psychologique pour mener une vie autonome.
7.9.2.1 Première possibilité : aide temporaire pour louer une chambre
2. METHODOLOGIE
1. Payer le loyer d’une chambre pendant deux ou trois mois.
2. Acheter le minimum indispensable pour vivre dans la chambre
3. Aide pour l’achat de la nourriture pendant trois mois.
4. Pendant ce temps, le jeune continue à participer aux activités du Mouvement, à étudier et travailler et reçoit un soutien psychologique.
On prévoit une quinzaine de réinsertions en logement par an.
Proportion de jeunes qui se rendent capables de mener une vie responsable en-dehors de la rue.
7.9.2.2. deuxième possibilité : aide pour acheter ou construire une maison
2. METHODOLOGIE
1. Contributions financières payer un acompte ou un emprunt pour participer aux programmes de logement populaire.
2. Chercher des dons de matériaux de construction pour bâtir la maison
3. Appui moral et psychologique
3. NOMBRE
On pourrait aider cinq personnes par an.
Proportion de jeunes qui arrivent à construire ou acheter une maison populaire
7.9.3 Appui pour un travail digne
1. OBJECTIFS
Aider les jeunes qui ont acquis une formation professionnelle et ont une stabilité émotionnelle et sens des responsabilités qui leur permettent de travaille à s’intégrer d’une manière digne dans le monde du travail.
2. METHODOLOGIE
Une stratégie pour que les jeunes puissent s’intégrer dans le milieu du travail, est la création d’un réseau de personnes qui veulent engager nos jeunes dans le milieu du travail.
S’inspirant l’exemple d’initiatives de ce type au Brésil, nous voulons essayer d’établir des accords avec des artisans et entrepreneurs qui devraient payer un salaire à un jeune pendant trois mois, date après laquelle un engagement pour le garder au moins un an sera établi, en conformité avec les lois du travail.
Appui moral et supervision une fois par semaine.
3. NOMBRE DE JEUNES
Cette nouvelle initiative devrait être validée et expérimentée.
On pourrait essayer avec deux jeunes, en en premier temps.
7.9.4. Appui pour lancer des micro-entreprises (projet non expérimenté)
OBJECTIFS
Donner la possibilité de créer du travail indépendant. La plupart des travailleurs (hommes et femmes) ont un travail « informel ». Nous pourrions dans un premier temps épauler la création ou un meilleur fonctionnement des micro-entreprises de ventes. Plus tard, nous pourrions essayer d’aider à la formation de microntreprises et coopératives de production.
METHODOLOGIE
NOMBRE DE JEUNES
Dix personnes par an
INDICATEURS
Proportion des jeunes qui parviennent à vivre du bénéfice de leurs ventes
7.10 PROGRAMME 10 : LAS QUETZALITAS
7.10.1 OBJECTIFS
7.10.2 SECTEURS DE TRAVAIL
7.10.3 METHODOLOGIE
Pour les Quetzalitas :
Pour les enfants :
Les Quetzalitas se rencontrent deux fois par mois durant une journée entière. De plus, un groupe de coordinatrices des Quetzalitas se réunit une fois par semaine pour organiser les activités préalablement établies. Elles y choisissent également les facilitateurs des ateliers planifiés. Souvent se sont elles-mêmes qui animent l’atelier aux autres compagnes. Ce groupe de coordination est élu chaque année par les quetzalitas.
7.10.4 NOMBRE ESTIME DE JEUNES FEMMES EN 2005 : 30
ENFANTS : 55
7.10.5 INDICATEURS D’EVALUATION
1. nombre de jeunes femmes participant à ce groupe, et évolution annuelle
2. nombre de jeunes femmes invitées au groupe qui réussissent à sortir de la rue
3. nombre et type d’activités de solidarité avec les mères et les filles et les fils de la rue
7.11 PROGRAMME 11 : NOUVELLE GENERATION
7.11.1 OBJECTIFS
7.10.2 METHODOLOGIE
7.11.3 NOMBRE ESTIME DE JEUNES : 15
7.11.4 : INDICATEURS
7.12 PROGRAMME 12 : PARRAINAGES
Ce programme est financé par le groupe de solidarité de Potenza, en Italie.
7.12.1 : SIGNIFICATION ET OBJECTIFS DE CE PROGRAMME
Les parrainages sont un moyen important pour aider les Quetzalitas et les mères de la rue à élever leurs enfants. Pour nous, le parrainage ne consiste pas uniquement en une relation individuelle entre un enfant et la marraine ou le parrain, qui lui apporte un soutien économique et moral. Il s’agit aussi d’une relation avec l’ensemble du groupe d’enfants et leurs mères. Les mères sont organisées en groupe de soutien mutuel et reçoivent une formation pour l’éducation de leurs enfants. Les objectifs de ce programme sont de :
7.12.2 METHODOLOGIE
Afin de bénéficier d’un soutien les mères sont tenues de participer de manière régulière aux groupe des Quetzalitas ou d’exercer une responsabilité dans le Mouvement et de donner des nouvelles de leurs enfants au moins deux fois par an aux marraines et parrains.
Le Mouvement n’octroie pas d’argent aux mères qui sont encore dans la rue. Les frais de garderie et d’école sont cependant directement payés aux institutions concernées.
Pour plus d’informations au sujet de la méthodologie appliquée, nous vous référons pour les mères sorties de la rue au programme 10, pour les mères et les enfants qui vivent dans la rue au programme 1 et 2.
7.12.3 NOMBRE D’ENFANTS
Nous estimons qu’en 2005 le nombre de filles et de fils de Quetzalitas sera 55
- le nombre de filles et de fils de mères qui vivent dans la rue sera de 6
7.12.4 INDICATEURS
Afin de pouvoir réaliser les programmes de la seconde phase du projet divers services logistiques sont indispensables :
7.13 PROGRAMME 16 : SERVICE PSYCHOLOGIQUE
7.13.1 IMPORTANCE ET SENS DE CE PROGRAMME
Dans le processus de construction du Mouvement en tant qu’association autogérée et dans la formation intégrale de chaque enfant et jeune des rues , il y a beaucoup d’obstacles qui trouvent leur origine dans les blessures intérieures provoquées par la violence vécue dans les familles, les institutions, les prisons et la rue. L’autogestion rencontre des résistances inconscientes chez les adultes. Pour cette raison nous estimons qu’il est indispensable en vue d’atteindre les objectifs du Mouvement d’offrir un service psychologique coordonné par un professionnel avec suffisamment d’expérience et de sensibilité sociale pour favoriser la cohésion sociale des groupes et la participation individuelle.
7.16.2 OBJECTIFS ET SECTEURS DE TRAVAIL
1. Travail avec les groupes
1.1 L’équipe de cogestion
Observer, faire des propositions, organiser des dynamiques de groupe en vue d’améliorer le travail de l’équipe, la participation de chaque personne, l’autogestion des jeunes.
1.2 Les groupes de formation des filles et des garçons
Thérapie de groupe une fois par semaine en vue de discuter les problèmes rencontrés dans la maison et dans la rue, améliorer les relations interpersonnelles et groupales. Détecter les personnes qui ont le plus besoin d’une thérapie personnelle et les encourager à la demander.
1.3 Les Quetzalitas et Nouvelle Génération
Deux fois par mois, un travail de groupe aura lieu avec les femmes et hommes qui sont sortis de la rue. Y sont abordés, les blessures de la vie en famille d’origine et de la rue, la problématique des relations avec leurs compagnons actuels et avec leurs enfants. Ce travail sera confié à une femme.
1.4 Filles et fils des Quetzalitas et des mères dans la rue
Une rencontre a lieu deux fois par mois. Un travail en groupe est organisé, par groupes d’âge, afin de faciliter les relations interpersonnelles et de détecter les enfants qui nécessitent un suivi personnalisé.
2. Travail individuel avec les personnes
2.1 Soutenir la démarche personnelle des jeunes dès la troisième étape jusqu’à la cinquième dans son processus évolutif et offrir la possibilité d’une psychothérapie individuelle aux jeunes qui le demandent ou qui en ont besoin.
2.2 . C’est particulièrement important d’offrir un service psychologique aux jeunes qui entrent dans la phase de réinsertion dans la société, pour leur permettrait de mieux assumer la responsabilité de leur existence et de d’accepter la séparation avec le groupe de la rue dont ils faisaient partie
7.13.3 POPULATION QUI PARTICIPE AU PROGRAMME
Les enfants, les jeunes, les adultes qui participent aux activités dans la maison du Mouvement, qui, d’après nos estimations devraient atteindre en 2005 le nombre de 150.
7.13.4 INSTITUTIONS AVEC LESQUELLES NOUS TRAVAILLONS
Nous collaborons pour ce programme avec la Faculté de Psychologie de l’Université de San Carlos (Guatemala), de l’Université Landivar (Guatemala), de l’Université La Sapienza de Rome (Italie), le service de Santé Mentale du diocèse de la capitale, de l’association « Médecins Sans Frontières » (Guatemala) et APROFAN, organisation qui s’occupent de la santé sexuelle.
7.14 PROGRAMMES 17 : APPUI LEGAL
7.17.1 OBJECTIFS
7.17.2 SECTEURS DE TRAVAIL
7.17.3 METHODOLOGIE
7.14.4 POPULATION QUI PARTICIPE AU PROGRAMME Protection légale : les jeunes de la rue, 250
7.17.5 INDICATEURS
7.15 PROGRAMME 18 : SANTE
7.15.1 OBJECTIFS
7.15.2 SECTEURS DE TRAVAIL
7.15.3 METHODOLOGIE
7.15.4 POPULATION QUI PARTICIPE AU PROGRAMME
Les jeunes de la rue et les membres du Mouvement, les Quetzalitas et Nouvelle Génération, les enfants des mères de la rue, au minimum 250 personnes
7.15.5 INDICATEURS
7.16 PROGRAMME 7 : LA MAISON DE L’AMITIE
Même si le travail du Mouvement est surtout réalisé dans la rue, la maison de l’amitié ou centre social est indispensable. C’est un lieu de réunion, un centre de formation, d’éducation et d’apprentissage d’un métier. C’est aussi, pour les jeunes qui participent aux activités du Mouvement, de recevoir une nourriture saine et équilibrée, de soigner leur hygiène personnelle, de laver leur linge. C’est aussi un refuge en cas d’urgence et le soutien d’amies et d’amis.
7.13.1 OBJECTIFS
7.13.2 METHODOLOGIE
Les coûts suivant sont inclus dans le budget :
- l’entretien de la maison
- les charges (eau, gaz, électricité, …)
- les frais de téléphone, d’Internet
- les ordinateurs
- la voiture et les frais que celle-ci implique
- les frais liés à la sécurité, etc.
7.17 PROGRAMME 14 : ALIMENTATION
7.17.1 DESCRIPTION DE LA SITUATION et objectifs
Le Mouvement offre quotidiennement (365 jours par an) de la nourriture aux jeunes qui participent à ses activités et aux éducateurs :
7.17.2 OBJECTIFS
1 - La nourriture doit être variée et appétissante
2 – Elle doitfournir au moins 2800 kilocalories par jour
3 - Les aliments soient nutritifs et à faible quantité de graisses
7.18 PROGRAMME 15 : ADMINISTRATION
L’équipe administrative est composée du (de la) coordinateur(trice) administratif, du comptable, du (de la) secrétaire et du (de la) cuisinier(ère).
7.18.1 OBJECTIFS
Notes préliminaires:
- le salaire de l’éducateur ou autre travailleur est inclus dans le programme dont il est responsable, même s’il travaille dans d’autres programmes (par exemple tous les travailleurs assurent une présence dans la rue). La même règle s’applique pour les jeunes de la coordination.
- les coûts des services (nourriture, maison et administration) ont été répartis dans les différents programmes.
- dans le programme 17 (alimentation) nous avons indiqué seulement le coût des déjeuners, dîners et soupers servis dans la maison, non les goûters et les collations distribués dans la rue ou dans la maison au terme d’une activité.